Lancer un nouveau Souls pour la première fois, est toujours une incroyable expérience. On saute dans l’inconnu, l’exploration prudente, et souvent sanglante, sans aide ni quelconque indice. Je me souviens de mes premiers pas dans Lordran en 2011, ponctués de « Vous êtes mort » réguliers. Depuis j’ai pas mal roulé –ma bosse– dans l’univers imaginé par Hidetaka Miyazaki : j’ai tranché, coupé, ensorcelé, esquivé, paré, électrocuté, brûlé au fil des épisodes… tel un parcours initiatique me préparant pour le grand chapitre final. Dark Souls 3 est bien ce titre magistral que j’attendais.
Principe de jeu / Gameplay
Un point qui m’a toujours fasciné dans la série des Souls (également dans Bloodborne) est la construction d’un monde et d’un Lore incroyables, en utilisant une narration on ne peut plus sommaire laissant au joueur le soin de comprendre ce qui se passe. Plus qu’un parti pris, c’est une vraie marque de fabrique de From Software… On arrive donc à Lothric, un royaume dévasté qui vit les derniers instants de l’age du Feu, entretenu depuis des temps immémoriaux (sur les 2 derniers épisodes notamment). En tant que porte-braise maudit et immortel, il nous incombe de sauver -à nouveau- la flamme en ramenant de gré ou de force les 5 Seigneurs des Cendres disparus, sur leur trône dans le Sanctuaire de Lige-Feu qui fera office de Hub durant toute l’aventure.
Une tâche bien définie et bien précise, avec des marqueurs d’avancement qui délimitent et mettent en évidence la quête principale vis à vis des autres éléments optionnels particulièrement bien cachés. Une première dans la série, qui a choisit ce dernier opus pour remettre en question ou rafraichir bon nombre de mécaniques.
Mes habitudes n’ont toutefois pas été chamboulées. Le système d’équipement, craft, imprégnations, ainsi que la montée de niveau grâce aux âmes n’ont pas vraiment changé, et c’est tant mieux. On construit notre personnage autour de l’équipement que l’on préfère, en jouant sur les synergies entre nos statistiques et les attributs d’armes/sorts. De quoi rendre viable n’importe quel style de combat : épée à 2 mains colossale, katana empoisonné, double poignards ou encore bâton de mage… Les possibilités sont énormes et jouissent toutes d’un gameplay unique.
Et s’il y’a bien une chose dans laquelle le studio est passé maitre, c’est la richesse de la prise en main, surclassant tous les titres A-RPG du genre (coucou Geralt). Sans parler de « combats comme dans Bloodborne », les affrontements ont été indéniablement fluidifiés, notamment grâce au tempo général plus rapide et à la finesse/précision accrue des animations de coups. Pas d’inquiétudes toutefois, le titre conserve son ADN guerrière bien à lui ! Absente depuis Demon’s Souls, la jauge de magie fait son grand retour, et sert (évidemment) à lancer des sorts, mais également des capacités spéciales d’armes : un buff de dégâts, un coup enflammé, ou encore une attaque tournoyante… Des weapon arts stylés et bien souvent dévastateurs, qui sauront se montrer utiles au gré des gigantesques environnements hostiles et goinfrés de pièges que propose Dark Souls 3.
Et cela a toujours été le point fort de ses créateurs : le level design, constituant à la fois une difficulté par sa conception labyrinthique et une aide pour le joueur grâce aux raccourcis débloqués faisant office de checkpoint. On se croit perdu au beau milieu d’un sombre donjon… On ouvre une porte et hop : on tombe nez à nez avec le feu du début de la zone, nous permettant de recharger nos précieuses fioles d’Estus ! La progression se fera ainsi de feu en feu, alternant découvertes d’objets et de secrets, combats de trash mob, Boss intermédiaires et Boss de niveau ! Un petit bémol concernant les serments, qui bénéficient d’un système revu et amélioré, mais qui voient malheureusement leur originalité dégradée… Sur les 8 disponibles, la moitié sont en réalité des copié/collé des 4 autres… Dommage !
Difficulté / Durée de Vie et Rejouabilité
La réputation d’une difficulté insurmontable, voir rebutante est tout à fait fausse (comme l’explique cet excellent article). Il faut néanmoins comprendre les règles du jeu, et accepter l’échec pour apprendre et s’améliorer. Une fois cette base assimilée, le plaisir de jeu est décuplé. From Software n’a plus rien à prouver en la matière : son savoir faire indiscutable en termes de challenge exigeant mais toujours juste est bien là, avec un léger ré-équilibrage par rapport aux réalisations précédentes.
Le début de l’aventure est un peu plus ardu que le reste, le temps de prendre ses marques, et de passer quelques niveaux. Il est néanmoins compliqué pour moi de jauger la réelle difficulté du titre… Je connais la plupart des ficelles de progression, les armes, la méthode pour aborder un lieu inconnu, le PvP et les invasions… Aussi pour un joueur aguerri, une trentaine d’heures (au pas de course) suffira pour terrasser le boss final. Pour ma part, j’ai préféré prendre mon temps et ai largement dépassé les 80 heures.
Tout comme le bon vin se bonifie avec l’age, l’expérience Dark Souls s’améliore avec les New Game +, ++, +++ … Chaque itération voit la difficulté relevée d’un cran, mais offre aussi la possibilité de découvrir de nouveaux objets, et d’assister à un dénouement différent (4 fins possibles).
Réalisation
Dark Souls 3 hérite du moteur graphique de Bloodborne, avec les même forces, et quelques faiblesses en moins. Conçu pour la PS4, mais toujours relativement mal optimisé, il fait souffrir le titre de quelques rares chutes de framerate bien malvenues…
La direction artistique s-o-m-p-t-u-e-u-s-e nous fait profiter de décors (parfois familiers….) vertigineux, jouant avec la focale pour donner une impression de profondeur-de-champs trompe l’œil. Il n’est pas rare de s’arrêter pour admirer les étendues à ciel ouvert ou l’architecture des gigantesques châteaux et se dire « Putain, c’est beau quand même, on dirait un tableau ». Ce rendu visuel exceptionnellement soigné est agrémenté d’effets en tout genre, de petites particules de braise qui flottent autour du personnage, sublimant encore davantage la réalisation. Du grand art.
Impossible de ne pas mentionner la partie sonore et musicale, alternant silence inquiétant perturbé par les bruits de pas et les gémissements de monstres, et compositions orchestrales épiques réservées aux Boss. Un vrai shoot d’adrénaline et de frissons, qui dramatise ces affrontements dantesques et intenses.
Je n’ai jamais posé mes mains dessus, mais je pense que y a moyen que je teste. doit on jouer d’abord au 1 et 2 ?
Tu peux jouer au 2 sans avoir fait le 1, et jouer au 3 sans avoir fait les deux premiers. From Software a rendu ses jeux presque « autonomes ».
Après, avoir fait la saga en entier est toujours mieux, et permet d’apprécier les changements, les références, les personnages qui reviennent etc… L’histoire du 3 est la suite directe du 1 ;)