Après un Transformers : Devastation fort sympathique, j’attendais avec impatience le nouveau PlatinumGames ! Basé sur la licence Teenage Mutant Ninja Turtles (déjà bien essorée), le jeu avait tout pour plaire : un univers et des personnages au top, propices à un Beat’em all des familles dont seul PG a le secret ! Le résultat a un peu le gout d’une pizza aux anchois périmés, indigne du studio, et dont la seule raison d’être est la sortie toute proche du film dans les salles obscures. Attention gâchis.
Principe de jeu / Gameplay
On incarne donc les 4 Tortues Ninja, pour défendre Manhattan, face aux armées de Krang (les Foot), et autres ennemis bien connus des fans de la série ! Le joueur contrôle au choix Leonardo, Donatello, Raphaello ou Michelangelo et a la possibilité de passer d’un combattant à un autre à tout moment, laissant l’IA contrôler les 3 autres frangins ! Et c’est d’ailleurs une des bases du gameplay. En effet, chaque tortues dispose de 4 attaques spéciales particulièrement puissantes, avec un temps de recharge très long. On peut choisir ces compétences upgradables, parmi une liste qui s’étoffe au fil des niveaux finis, et des parchemins cachés trouvés dans l’environnement.
L’idée est donc d’alterner entre les tortues, pour jouer avec les temps de recharge, et ainsi pouvoir enchainer les attaques spéciales ! Une mécanique qui peut sembler bonne, mais qui en réalité ne marche pas, la faute à une action franchement illisible, et une interface brouillonne. On n’arrive pas à suivre les combats, on ne voit plus qui fait quoi, et du coup… Les affrontements sans saveur se résument à des enchainements de combos basiques simplistes sans fluidité ni réelle réflexion ou timing. Et c’est un comble pour PlatinumGames, finalement capable du meilleur en terme de gameplay (Bayonetta, Vanquish…) comme du pire… ! Le jeu permet tout de même aux joueurs avancés (et patients…) de progresser, et maitriser l’aspect meta du titre, grâce aux loot et craft de charmes (améliorant les aptitudes), et à la combinaison des bons skills. Beaucoup d’entrainement et de courage seront toutefois nécessaires pour arriver à un niveau de jeu élevé.
Les différents chapitres proposent d’accomplir de multiples objectifs avant d’arriver au Boss. Assez peu inspirées, et répétitives, ces mini « missions » demanderont aux joueur de vaincre des vagues d’ennemis, ou par exemple désamorcer des bombes, le plus vite possible afin d’obtenir la meilleure note pour récolter objets et points. Quand au level design… C’est… Je… Non… Mieux vaut ne rien dire…
Finalement, seuls les boss sont plutôt réussis (j’ai kiffé la bataille contre Méga Krang !), et pimentent -un peu- le jeu…
Réalisation
PlatinumGames a fait le (très bon) choix d’une réalisation en Cell Shading, comme pour Transformers. C’est bon marché (vu le budget supposé du jeu, c’est parfait…), et ça colle très bien avec l’univers des Tortues Ninja. C’est assez propre, flashy, avec un chara-design vraiment badass, et quelques passages plutôt jolis…
Mais ça ne suffit pas à cacher l’extrême pauvreté de la plupart des décors bâclés, vides et franchement peu inspirés… Après un Transformers très daté visuellement, je m’attendais à un petit effort de la part du studio… Que nenni.
Un mot également sur la bande son, très inégale et peu marquante, mais qui a au moins le mérite d’être totalement dans l’esprit TMNT.
Difficulté / Durée de vie / Rejouabilité
Il m’aura fallu environ 4 heures pour boucler le jeu en ligne droite et en difficulté « Normal ». C’est peu. Le système de leveling, et la chasse aux collectibles, invitent à refaire les différents niveaux plusieurs fois, pour farmer crédits, parchemins et autres consommables, mais ce n’est vraiment pas la panacée.
Les modes de difficultés plus ardus proposent un vrai challenge, nécessitant une parfaite maitrise des 4 Tortues pour en venir à bout. C’est un peu le paradoxe du jeu : il prend du corps et de l’intérêt une fois terminé, et maitrisé… Mais ne donne pas spécialement envie de pousser la progression aussi loin pour savourer ses quelques mécaniques bien pensées…
Test réalisé à partir d’une version fournie par Activision France