Tout part d’un plan séquence. Un embouteillage morose, transformé en un tourbillon dansant, par une femme sortant de son véhicule et entrainant tous les automobilistes avec elle. Le bruit des klaxons est balayé par les notes de piano jazzy, les chœurs, et les voltiges façon West Side Story. Bienvenue à La La Land, où le quotidien et la triste réalité sont sans cesse désamorcés par l’expression chantée des désirs et fantaisies de chacun.
C’est la promesse du surdoué Damien Chazelle, décidément obsédé par le Jazz et la batterie chabada, soignant encore une fois l’esthétisme de sa mise en scène, aussi réussie que colorée.
L’éblouissant duo Gosling/Stone en constante et parfaite osmose s’envole vers un probable firmament oscarisé. L’évidence de deux interprétations à la fois simples et éclatantes, deux performances, deux jeux qui laissent bouche-bée. La voix grave d’Emma fait écho au sifflotements non chalands de Ryan…La nostalgie de l’un et les rêves timides de l’autre se mêlent, s’entrechoquent, fusionnent le temps d’une danse sur les hauteurs d’Hollywood, citant sans retenue Singing in The Rain.
Les références aux grands classiques du genre s’enchainent plus rapidement qu’un riff de Louis Armstrong, empruntant même, pour une valse étoilée, l’observatoire de La Fureur de Vivre. La La Land est toutefois bien plus qu’une simple succession d’hommages aux comédies musicales américaines de la grande époque. A la manière d’un phrasé jazz syncopé, le film joue avec la temporalité, les sentiments amoureux, les actes manqués… Un tempo entrainant, servi par un optimisme si agréable, qu’il donne envie de se balancer de droite à gauche sur son siège, en chantonnant les mélodies enivrantes de Justin Hurwitz.
La La Land est une ode à l’age d’or Hollywoodien, à la création artistique, écrite avec des clés de Sol et des clés de Fa. Un swing multicolore vibrant, touchant qui, même s’il n’invente rien, rappelle ô combien le Cinéma peut faire du bien.
J’ai déjà regardé La La Land et je dois dire que c’est un très beau film, avec une fin un peu triste, mais juste. De plus, j’ai beaucoup apprécié l’interprétation d’Emma Stone dans le personnage de Mia.
J’aime beaucoup la musique du film, cela dit cette histoire d’amour est plutôt fade. Je trouve que l’intrigue aurait dû mettre davantage en avant l’ambition de l’héroïne, qui est de percer dans le monde musical.