Test The Last Of Us Part II sans spoilers, réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par PlayStation France. Toutes les images sont des captures officielles.
C’est l’histoire d’une vengeance. Une vengeance qui prend aux tripes, qui perturbe dès les premières heures de jeu. Une haine féroce, ressentie par le joueur, manette en main la gorge serrée. De vraies émotions, que très peu de jeux sont capables de transmettre à un tel niveau d’intensité et d’acuité.
Qu’il m’est difficile de vous parler de The Last Of Us Part II, sans avoir envie de vous raconter des moments, des instants, qui m’ont fait vibrer d’émotion. Parler d’un jeu qui tire toute sa moelle de son récit, et SURTOUT de la façon dont il est raconté… bien plus que de son gameplay fondamentalement déjà vu mais qu’on pardonne sans hésiter devant le niveau incroyable de narration qu’il délivre tout au long des 25 heures de jeu.
Oui, 25h c’est plutôt conséquent comme durée de vie. Surtout comparé au premier opus nettement plus court. Le jeu s’est épaissit, et à pris des libertés de construction très bien pensées et amenées. Bienvenue à Seattle, ville ravagée des années après l’épidémie du Cordyceps, laissant ses ruines hantées par des infectés ignobles déambulant dans les magasins abandonnés et autres stations de métro. Une ville aux mains des WLF également, faction para-militaire née des cendres des fameuses Lucioles.
La vie s’est organisée pour Elie, qui a bien grandit… La petite fille immunisée et devenue une jeune femme forte, survivante expérimentée et sans aucune pitié. Froide, pragmatique, on perçoit rapidement la souffrance profonde qui ronge son existence et ses relations avec ses amis du camps de Jackson. Joël bien sur, de qui elle s’est émancipée, mais aussi Tommy, Dina, Jessie… Un trouble existenciel, émotionnel, qui la mènera inexorablement sur la route d’une vengeance ultra-violente et sanglante. C’est le thème principal du jeu, amené de façon remarquable, et qui pose une vraie réflexion sur la nature humaine, ce qui fait de nous des hommes et des femmes, et non des monstres. Le récit aborde des thèmes sociétaux forts, et s’amuse à construire et déconstruire nos certitudes, nos principes : jusqu’où peut-on aller ? Plusieurs fois durant l’aventure, The Last Of Us Part II m’a surpris. Il m’a amené là où je ne l’attendais pas du tout, que ce soit sur le fond ou sur la forme de plusieurs séquences très marquantes.
Cette violence est omniprésente dans le jeu. Elle est dure, barbare, choquante à plusieurs reprises. Peut-être même trop. La différence avec le premier opus est flagrante. Le studio a crée une ambiance brutale, à l’image du monde impitoyable dépeint dans The Last Of Us. Un monde que l’on va pouvoir explorer de manière plus libre qu’avant. En effet, la construction un peu ouverte de certaines phases d’exploration donne un sentiment plus réel et moins « guidé », même si la linéarité est toujours bien présente. En difficulté « Normal », les ressources nécessaires à la confection d’objets indispensables à la survie, sont rares. Cela pousse le joueur à prendre quelques détours pour aller explorer un magasin abandonné, une vieille boulangerie ou un garage… Le système de craft et de compétences à acquérir (augmentation de la santé, perception accrue etc…) fonctionne toujours très bien, et donne un sentiment d’évolution bienvenu pour aborder les affrontements pas toujours évidents ! Le jeu ne brille pas spécialement par son gameplay, mais il n’en reste pas moins très agréable à jouer. Les fondamentaux ont été largement améliorés par Naughty Dog : les déplacements sont plus vifs, fluides, précis. Les phases de shoot nettement meilleures et réactives que tout ce que ND a fait jusqu’à présent, malgré le vrai manque d’un système de cover and shoot. Mention spéciale à l’utilisation poétique et lyrique du Touchpad de la DualShock4 (mieux vaut tard que jamais ;))
Je me suis arrêté plus d’une fois en pleine exploration pour mitrailler le bouton Share. La réalisation est superbe, avec des environnements extrêmement variés sur toute la durée de l’aventure. Le travail sur les visages, ou les textures des habits, des armes, est très impressionnant. Un sens du détail incroyable… Malgré une résolution pas très haute sur PS4 Pro (1440p), et quelques légères chutes de framerate par moment, le jeu atteint pour moi un niveau technique proche de God Of War, grâce à un traitement d’image, un grain, qui lui donne un aspect très cinématographique absolument superbe. Ce qui fonctionne très bien pour ce type de jeu orienté sur l’histoire et la mise en scène. La profondeur de champs magnifie les plans, le HDR donne de la vie aux environnements, et les animations ultra réalistes sont à tomber. Un sentiment renforcé par une ambiance sonore incroyablement angoissante, et une Bande Originale somptueuse.