Test de Forza Motorsport sur Xbox Series X réalisé à partir d’une version fournie par Microsoft France.
Six ans après la sortie du dernier opus, Turn 10 revient *enfin* sur la piste pour nous proposer une refonte de la licence ! Dire que Forza Motorsport est attendu par les fans de simulation automobile (ou simul-arcade diront certains) est un euphémisme, tant la série a su se hisser au top de son art au fil des années, et cet épisode promettre un renouveau Next-Gen du genre. Je brûle la gomme depuis déjà 1 semaine, et vous propose mon test de Forza Motorsport, en 4 points :)
Systèmes de progression : aimer SA voiture
La philosophie de ce nouveau Forza Motorsport change du tout au tout ! La collectionnite aiguë est un peu laissée au garage au profit d’une approche plus sélective sur nos voitures. Et même si on peut toujours acheter (ET revendre, suivez mon regard…) autant de bolides que l’on souhaite (il y’en a près de 500 dans le jeu), le mood de ce nouveau Forza, est vraiment de se concentrer sur un garage à taille humaine, sur quelques voitures que l’on va aimer, améliorer et maitriser. Une approche que j’ai adoré.
Comment ça fonctionne ? En conduisant une voiture, on va engranger des points d’expérience spécifiques pour cette voiture précise. On peut en gagner de plusieurs façons, par exemple durant les essais précédent les courses en réalisant de bon temps sur des segments de circuits, en abordant une trajectoire parfaitement, en doublant proprement, etc… La voiture va donc passer des niveaux, qui débloquent des possibilités d’amélioration du véhicule. Par exemple au niveau 2 on va pouvoir changer l’échappement, au niveau 10 mettre de nouveaux freins, au niveau 40 effectuer une conversion etc… Et comment achète t-on ces nouvelles pièces ? Et bien grâce à des points de voiture acquis en passant ces niveaux, et plus grâce aux crédits obtenus en gagnant des courses, qui eux servent à acheter des voitures. On comprend rapidement que si l’on veut rivaliser dans les meilleurs Championnats du jeu, il va falloir se concentrer sur une poignée de bolides que l’on aime, et que l’on va utiliser.
Il y’a 4 grands modes de jeux différents. Tout d’abord le mode Carrière, qui permet de participer à différents Championnats et séries à thèmes, par exemple le Championnat Moderne, séries Sport, Berlines, Premium etc… C’est le coeur du jeu. Avant chaque course, on peut faire des essais sur pistes, qui permettent de se familiariser et maitriser les segments et trajectoires. Les Tour comprennent entre 1 et 6 séries différentes et proposent donc un sacré contenu dès le lancement !
Le mode Rivals, permet d’affronter en Time Attack le fantome d’un autre joueur sur la piste de son choix, avec le véhicule de son choix. Le mode Multijoueurs permet de jouer contre d’autres joueurs, en passant d’abord par les Qualifications, avant d’attaquer le championnat ! Enfin le mode Jeu Libre, permet de créer sa propre course, selon ses propres règles ! Avec 20 pistes (et leurs variantes), et près de 500 véhicules, je trouve le contenu vraiment généreux pour le lancement (il va grossir au fil du temps). Le système de progression est très convaincant et addictif ! C’est un excellent tournant pour la série.
Forza Motorsport : visuels et détails à couper le souffle
Turn 10 a mis la barre très haut dans sa proposition technique, sur quasiment tous les aspects que l’on peut attendre d’une simulation automobile. Le jeu est tout simplement sublime. Tout d’abord, il faut rappeler que le jeu propose 3 modes graphiques : Qualité, Performance Ray-Tracing, et Performance (qui est le mode par défaut, recommandé). Le premier propose le plus haut niveau de fidélité visuelle, de détails, en résolution 4K avec Ray-Tracing… C’est sublime, mais à 30 FPS. Sur un jeu comme Forza Horizon 5, c’est ce que je choisis, mais sur Forza Motorsport je préfère favoriser la fluidité. Ce qui nous amène au mode Performance RT, tournant à 60 FPS, AVEC Ray Tracing, mais en diminuant assez fortement la résolution. Les réflexions RT sur la carrosserie de notre bolide et des autres fonctionnent vraiment très bien, avec un rendu hyper réaliste et convaincant. Néanmoins, j’ai trouvé le sacrifice de résolution un peu trop lourd. J’ai donc joué en mode Performances 90% du temps durant mon test de Forza Motorsport sur Xbox Series X.
C’est vraiment le mode que je recommande, tant l’équilibre trouvé entre qualité et fluidité est impressionnant. Les environnements sont riches, détaillés, la végétation est faite de modèles 3D et non « d’applats 2D », ce qui permet de donner vie au décor à travers la lumière et les ombres projetées sur la piste. Le système d’effets météo temps réel est également hyper impressionnant visuellement.
Et ce n’est pas seulement une question de « pluie »… c’est une question d’effets de brouillard volumétrique, de luminosité, de visibilité même de la piste qui rend le tout ultra immersif. Tout comme l’heure de la journée qui avance en temps réel : on commence une course à l’aube, la piste est toujours éclairée par les lampadaires, puis brusquement ils s’éteignent, un léger brouillard matinal se lève, changeant drastiquement les conditions de course. C’est une vraie immersion, qui donne de vraie sensations… Le soleil qui se couche, et qui nous éblouit brusquement au détour d’un virage… Même dans ce mode, les réflexions sont impressionnantes, et embellissent les carrosseries, qui au passage gèrent les dégâts physiques, avec rayures, et déformations. La base dans un jeu de simulation…
Côté performances sonores, le mix audio et les sons de moteurs sont d’une puissance et d’une justesse redoutables, et s’ajustent évidemment au fil des améliorations du véhicule. Le niveau atteint avec cet épisode et de très très loin le meilleur de tous les Forza Motorsport et tous les Forza Horizon. Sans aucun débat.
Simulation poussée, et à la carte
La série prend un tournant dans l’étendue des options proposées aux joueurs. Les deux côtés du spectre « simulation-arcade » sont poussés pour donner davantage de choix et de manières de jouer ! Tout d’abord le côté simulation est clairement le plus avancé que j’ai pu voir dans un jeu Forza. Et de très loin. Il faut rappeler que le moteur physique du jeu a été entièrement refait et décuple vraiment la simulation des pneumatiques et le ressenti de la voiture lors des virages, transferts de masse et trajectoires. C’est assez difficile à décrire, mais le comportement chaque voiture est très réaliste, et change drastiquement d’un bolide à l’autre bien entendu. Le couple, la transmission, 2 ou 4 roues motrices, traction, propulsion… L’expérience est radicalement différente, catalysé par la force de ce nouveau moteur physique.
Ce ressenti est d’autant plus fort selon le mode de difficulté que vous activez. Il y’en a 3, avec différents paliers. En « Règles de Club« , les dégâts sont uniquement d’ordre cosmétique, aucune usure de pneu, et aucune pénalités durant la course. C’est le mode facile. En « Règle de Sport« , cette fois-ci des pénalités (de temps) sont appliquées lorsque vous roulez hors-circuit ou lors de collisions, en plus d’ajouter la gestion du carburant et l’usure des pneus. En effet, avant chaque course vous allez pouvoir choisir la quantité de carburant que vous embarquez (plus vous en prenez, plus vous serez lourd, mais moins vous aurez d’arrêts à faire au stand), et le type de pneus : tendres (qui s’usent le plus vite, mais qui accrochent le mieux), mediums, ou durs. Cela ajoute un vrai côté stratégique sur les longues courses.
Enfin en « Règles Expert » les dégâts ne sont plus uniquement cosmétiques, mais ont un vrai impact sur la voiture. Les pénalités sont plus sévères, et surtout : l’option « Rewind » est totalement désactivée. Jouer avec les pénalités s’est avéré extrêmement plaisant et interessant, poussant à une conduite propre, avec le minimum de collisions. Bien sur, plus la difficulté choisie est importante, plus le bonus de crédits est conséquent.
Autre élément intéressant : début de chaque course, vous pouvez choisir votre position sur la grille de départ, avec une estimation de votre résultat final en fonction de vos performances lors des essais. De la même manière, plus vous commencez derrière, plus votre bonus de crédit sera important.
Bien entendu, pour compléter l’expérience à la carte, tous les paramètres habituels d’assistance sont là et peuvent être ajustés : ABS, direction assistée, marquage au sol, freinage assisté, conduite manuel ou auto, gestion de l’embrayage, etc… Il est également important de mentionner des options d’accessibilité inédites, qui avaient été présentées il y’a plusieurs mois, dont la conduite pour personne en situation de handicap visuel : le jeu envoie des indications au casque pour qu’une personne mal voyante puisse tout de même jouer. Bravo Turn 10.
Sensations de conduite : plaisir pur
Je joue à la manette. Certains puristes diront qu’un jeu comme Forza Motorsport ne s’apprécie qu’au volant, mais je ne suis pas d’accord. Le feeling de conduite est assez remarquable sur ma Elite v2. La précision des trajectoires est excellente, et surtout, la gestion des vibrations est tout bonnement la meilleure que j’ai pu voir sur un jeu Xbox ! Vraiment !
Les retours de vibrations changent drastiquement selon la façon dont aborde les courbes (trop vite, mauvais angle de braquage, etc) et selon la pression que l’on va mettre sur les pneumatiques. Les différentes surfaces (bande latérale, hors pistes, bitume etc) donnent également des retours différents, et au final cela participe à l’expérience sensorielle de conduite du joueur. Oui, cela a toujours été un peu le cas, mais je trouve que cet épisode est vraiment au dessus de ce qui s’est fait avant. C’est flagrant. C’est également le cas pour les vibrations dans les gâchettes de la manette Xbox, qui existent depuis 2013, et qui sont pour moi, dans un jeu de course, la meilleure fonctionnalité haptique. Les gâchettes vont vibrer selon la force ou l’intensité du freinage ou de l’accélération, ou même lors d’un rétrogradage agressif. Bref, pour une manette qui n’a pas les mêmes capacités haptiques qu’une Dualsense, c’est impressionnant, bravo à Turn 10 !
L’expérience de conduite en elle même est vraiment excellente, et peut beaucoup varier selon les options d’assistance choisies, et surtout le véhicule que l’on conduit. On est poussé à la prise de risque en permanence, tout en devant respecter les autres concurrents, et en ayant une conduite fair-play ! Certains duels lors d’un dernier tour peuvent donner de sacrées sensations, et une bonne dose d’adrénaline. C’est d’autant plus gratifiant lorsque l’on franchit la ligne d’arrivée :)