[Critique] Jupiter Ascending

Toujours en décalage avec le grand Hollywood, les Wachowski nous pondent leur nouvelle folie mégalo à 175 Millions de dollars qui sent bon l’excès.

Et le mot est faible. On connaissait leur gout pour le démesuré, mais cette fois c’est clair : ils se sont attaqués à trop gros. Sous une épaisse couche de mythologie spatiale aux accents de tragédie grecque, se cache un néant scénaristique, sauvé de justesse par le talent des cinéastes et leur sens de la mise en scène.

Les plans époustouflants s’enchainent dans un fatras de références cosmiques, parfois même issues de la galaxie Wachowski. Oui, ils aiment s’auto-citer, et c’est d’ailleurs la plupart du temps réussi. Pas de néo-évangélisme ou de philo existentielle, mais quelques bastons de mécha-vaisseaux bien senties, et autres voltiges chorégraphiées pas dégueues non plus !

Rien à dire, outre un ou deux ratés d’incrustation dans les premières scènes, le film explose la rétine dans un feu d’artifice visuel indécemment coloré, dessinant une direction artistique mêlée de baroque, de kitch et de cool. Sacré cocktail. C’est aussi ça les Wachowski.

Non. Milla Kunis ne fait pas le job. Pas du tout. Aussi peu crédible en femme de ménage russe, qu’en reine d’une dynastie millénaire, son joli minois jamais bouleversé par les événements du film, peine à convaincre. Au contraire, le Tatum de ces dames s’en sort avec les honneurs, malgré un panel d’expressions aussi limité que ce bon vieux Keanu Reaves.

16 ans ont passé depuis The Matrix. A chaque nouveau film d’Andy et Lana, j’espère comme des millions d’autres fans, me refaire un trip magistral façon pilule rouge. Jupiter Ascending avait ce potentiel, gâché par l’ambition démesurée de ses géniteurs, qui accouchent d’une très jolie coquille vide.

Une déception à la hauteur de mes espérances.