J’ai acheté une PS4 pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles s’appelle Bloodborne. Depuis son annonce à l’E3 2014, le dernier bébé de From Software a bénéficié d’une aura incroyable et a nourri les espoirs et l’impatience de millions de fans des « Souls » , dont je fais parti.
Et après plus de 60 heures plongé dans la sinistre et non moins magnifique ville de Yharnam, à trancher d’innombrables créatures cauchemardesques, je vous livre mon verdict :)
Principe de jeu / Gameplay
Passé une courte scène d’introduction, on se réveille allongé sur un lit d’hôpital plutôt louche… Pas d’arme, pas d’indication, pas de musique, rien … Ok, on est bien dans un jeu From Software. Les griffes acérées du premier ennemi nous attendent quelques mètres plus loin et nous expédieront rapidement dans « le Rêve du Chasseur », seul endroit sûr du jeu, et faisant office de hub d’exploration.
La ville maudite de Yharnam, en prise à une épidémie liée au sang, sera notre premier terrain de chasse. Fini les boucliers et les armures (trop) lourdes des précédents opus : dans Bloodborne, l’agilité est de mise. Les affrontements sont nerveux, rapides et punitifs. La moindre erreur sera lourdement sanctionnée. Oui, vous allez mourir. Beaucoup.
Pour se défendre, notre chasseur est équipé d’une arme blanche ainsi que d’une arme à feu, qui servira principalement à interrompre au bon moment, une attaque de l’adversaire, pour le déstabiliser et pouvoir lui asséner une exécution meurtrière. La gestion du timing est donc une des (nombreuses) clés du succès. Les Echos de Sang, obtenus en tuant des monstres, remplacent les « Ames » des Souls, mais leur utilité est rigoureusement identique. Ils peuvent être dépensés pour acheter des armes, des objets, ainsi que des points de statistiques augmentant ainsi le niveau du personnage.
Le level-design de Bloodborne devrait être enseigné dans les écoles de Jeux Vidéo, tant son architecture gigantesque formant un labyrinthe à priori terrifiant, se révèle d’une logique implacable une fois arpenté en long et en large. Les interconnexions, parfois cachées, entre les zones jouent à la fois le rôle de raccourcis, et de checkpoints salvateurs pour les joueurs, puisqu’elles rallient en général le début du niveau avec divers points clés du chemin menant au boss.
La dimension multi/online est sensiblement en retrait par rapport aux précédentes productions du studio. S’il est toujours possible de jouer avec ou contre d’autres chasseurs, les conditions pour y parvenir peuvent paraitre plus floues, et empêcheront sans doute quelques joueurs de profiter de cet aspect du jeu. Dommage.
Difficulté / Durée de Vie et Rejouabilité
Impossible de parler du descendant des Souls sans aborder la difficulté du jeu. Et comme cela était annoncé à demi mot par Hidetaka Miyazaki, le créateur de la série, j’ai trouvé le titre plus accessible que ses prédécesseurs. Le nombre de statistiques a été revu à la baisse, la gestion du poids de l’équipement supprimée, et le multitude de potion régénératrices désormais lâchées par les ennemis remplace le système spartiate des fioles d’Estus.
Soyons clair : la principale cause de mortalité dans Bloodborne, reste l’excès de confiance en soi. Se dire qu’on a encore le temps de placer une attaque, ou prendre un raccourcis en sautant par dessus le vide… Voila ce qui vous poussera bien souvent à l’erreur fatale.
Seul le début de l’aventure pourra réellement poser problème, le temps de s’habituer aux déplacements, esquives et attaques du personnage. Hormis les premiers Boss, je n’ai finalement rencontré qu’assez peu de difficulté dans le jeu. L’expérience globale déstabilisera néanmoins les néophytes de la série. C’est certain.
Lors d’un première partie, et en fonçant tête baissée, l’aventure peut se boucler en 30 heures (voir moins). Mais la multitude de cheminements possibles, boss optionnels, secrets, et explorations approfondies fera allègrement monter le compteur de plusieurs dizaines d’heures supplémentaires. A l’instar de ses grands frères, le mode New Game + propose plus qu’une simple redite de l’aventure en plus dur, avec de nouveaux challenge, ennemis, objets… De quoi prolonger le plaisir, encore et encore !
Réalisation
Bien que porté par Sony en figure de proue de la PS4, Bloodborne souffre d’une réalisation discutable. Et c’est bien là le seul vrai reproche que l’on pourra faire au jeu.
Malgré un joli patch day one de 2Go, qui sent bon le « on a pas tout à fait fini le jeu mais on doit le sortir quand même », on peste contre les chutes de framerate en pleine action et les temps de chargements invraisemblablement longs. Inadmissible pour un jeu de ce calibre, censé proposé au joueur une expérience d’apprentissage « Die and Retry » sans concession. A se demander quelle expertise a vraiment apporté SCE Japan Studios aux petits gars de chez From Software… Des problèmes qui reflètent les lacunes techniques des studios japonais en général, depuis une décennie.
Graphiquement, le jeu s’en sort avec les honneurs, ni plus ni moins. Le rendu visuel plutôt réussi, mais finalement assez daté, est sauvé par une direction artistique h-a-l-l-u-c-i-n-a-n-t-e. Les tours victoriennes de Yharnam, aiguisées comme des poignards, déchirent le ciel orangé, et créent une atmosphère gothique lourde et fascinante. On sent que chaque monstre, chaque boss, chaque arme, chaque ensemble d’armure a été soigneusement dessiné, peaufiné, coulé à la louche. Du grand art.
Tu abuses ! tes screenshots donnent vraiment envie de s’y plonger…Moi qui voulait attendre avant de me le procurer…Il y a un artbook de prévu?
Fonce :) Un artbook je ne sais pas (probablement). En attendant il y’a un chouette Guide qui sort bientôt !