C’est amusant la technologie. Il y’a une décennie, je basculais toute ma musique de mon Ipod à mon téléphone. C’était plus pratique, moins encombrant, etc… Aujourd’hui, la recherche de la qualité audio reprend petit à petit le dessus. Les gens rachètent des vinyles et s’équipent d’imposant ampli et de platines. Et surtout, le marché de la mobilité voit naitre de plus en plus de lecteurs numériques « à l’ancienne ». Pourquoi racheter un baladeur dédié, à l’heure des Spotify et autres Deezer intégrés dans nos smartphone ? Pour la High-Res bien sûr, l’argument de vente principal de ces produits audiophiles (casques et lecteurs) capable de restituer une très haute qualité sonore, (supérieure à celle d’un CD, et à des années lumières du MP3). Pioneer m’a fourni en test le lecteur XDP-100R et un casque SE-MS7BT afin que je constate moi même ce fameux gap !
Mais avant toute chose, il me semble primordial de vous expliquer ce qu’est la High-Res, et ce que représente cette appellation sur le marché grand public.
Qu’est ce que la High-Res Audio ?
Le logo « High-Res » que l’on voit fleurir un peu partout est en fait un label détenu par la Japan Audio Society (JAS) associée à la Consumer Technology Association (CTA) qui n’est autre que la structure organisatrice du célèbre CES. Ce Logo est donc décerné exclusivement aux marques membres de ces organismes. Pour être membre de la JAS, une marque devra s’acquitter d’un droit d’entrée, et être une société japonaise, ou ayant une structure de vente enregistrée au Japon. Le CTA a également ses propres conditions d’admission.
Pour les casques/enceintes, l’appellation « High-Res » correspond à la capacité/norme, décidée par ces organismes, de pouvoir lire/reproduire des plages de fréquences audio de 40 kHz minimum, et pour les lecteurs audio de décoder des formats numériques encodés en 96kHz(minimum)/24bits (un CD : 44,1Khz/16bits).
Pour résumer, ces organismes sont un regroupement de marques, pouvant adouber leur produit du fameux sigle, lorsqu’il remplit les conditions techniques. Le logo High-Res n’est en aucun cas un gage de qualité à lui seul, mais plutôt de conformité/compatibilité avec une certaine norme audio. Un casque peut-être capable de reproduire cette fréquence 40kHZ, mais ça ne garantit pas qu’il le fera bien. EVIDEMMENT, il existe des casques/enceintes capables de reproduire cette fréquence, mais qui n’ont pas le logo sur la boite car ils ne font pas partie de la JAS. C’est le cas par exemple des produits Klipsch.
Mon avis sur le casque SE-MS7BT
Le premier truc qui interpelle, c’est le look ! Je n’ai eu que des compliments lorsque je portais le casque. Un mec m’a même demandé la référence dans le métro.
Il faut dire qu’avec sa finition simili-cuir marron clair, et son aluminium sur les énormes enceintes de 40mm circum-aural, l’engin ne laisse pas indifférent ! Et bien qu’assez imposant, le SE-MS7BT est très léger et confortable. Attention toutefois : l’arceau n’est pas pliable, tout comme les écouteurs, fixés à l’aide de solides « tiges » en métal.
Le gros point fort du casque est pour moi sa nature « hybride » : il est non seulement compatible High-Res lorsqu’on le connecte en filaire à une source appropriée, mais il fonctionne également en Bluetooth et Bluetooth aptX (codec permettant de transmettre sans fil de la musique presque sans perte, pour une qualité quasi équivalente au CD). Pourquoi est-ce pratique ? Dans le métro par exemple, je n’ai pas besoin d’une qualité sonore élevée étant donné tous les bruits parasites ambiants… Du coup le raccordement en Bluetooth est plus pratique (l’autonomie dépasse largement les 10H d’écoute). Par contre lorsque je suis installé chez moi ou au boulot, je peux connecter le casque en filaire et profiter de la High-Res (à condition bien sur d’avoir la source et les fichiers Flac adéquats)
Et la qualité d’écoute ? Quelque soit la source (High-Res ou non), j’ai trouvé le son assez « plat », loin d’être mauvais, mais manquant de rondeur et de punch. La restitution est assez fidèle, mais je n’aurais pas été contre quelques bass en plus. L’écoute High-Res avec le lecteur XDP-100RS reste très bonne, très précise, mais il faut toutefois garder à l’esprit qu’il s’agit d’un casque entrée de gamme, tout High-Res qu’il est.
Test Lecteur High-Res XDP-100R
Comme je l’expliquais en introduction, j’ai eu cette impression de retour aux sources, en utilisant le lecteur XDP-100R. Au delà de l’affecte envers la marque Pioneer qui a marqué mon enfance (autoradio, chaines hi-fi etc) je me suis habitué à la « facilité » de la musique MP3 compressée sur mon smartphone. Il m’a fallu un temps d’adaptation pour utiliser ce lecteur dédié, au quotidien.
Il faut dire que l’objet est plutôt imposant, et arbore un design brut de fonderie : un bloc d’aluminium doté d’un écran tactile 4,7″. Du solide, qui respire la qualité ! Je ne suis pas un expert en son ou traitement du signal, mais je vais tâcher de vous donner de la meilleure façon possible mon ressenti sur ce petit bijou.
Car oui. Le XDP-100R est un bijou de techno audio. A l’intérieur, une puce DAC (ESS Sabre ES9018K2M) fournit toute la puissance et la qualité nécessaire pour décoder les imposants fichiers Flac/Alac/Wav/AIFF 24bits et jusqu’à 384kHz. Couplée au multiples options audio et réglages que propose le lecteur (égaliseur de haute volée, sur-échantillonage, DSD…) ainsi qu’à l’ampli casque intégré conçu spécialement pour le lecteur, je peux vous dire que la qualité d’écoute de l’album Thriller de MJ, ou Hotel California des Eagles met une énorme CLAQUE ! Enorme.
Pour pousser l’expérience jusqu’au bout, j’ai souscris à un abonnement à la plateforme Qobuz, sorte de Spotify High-Res (mais sans le gigantesque catalogue ;)), et ai téléchargé quelques albums (le lecteur a une capacité de 32Go, extensible par 2 cartes SD pour un maximum de 400Go !). J’ai tout d’abord écouté ces morceaux via Spotify en Bluetooth, puis via Qobuz en Bluetooth également, puis enfin via Qobuz en filaire (et donc en High-Res). La différence entre la première et la dernière écoute est flagrante ! C’est assez difficile à décrire, mais le son est comme libéré. C’est moins le cas entre Qobuz Bluetooth aptX et High-Res, ou en tout cas le casque SE-MS7BT n’est pas suffisamment bon pour bien distinguer les nuances de qualité.
Un petit mot également sur le fait que le lecteur fait tourner (sur un processeur indépendant du DAC) Android 5.1.1 avec toutes les possibilités que cela induit, comme par exemple le téléchargement d’applications, navigation internet, mails etc… Pratique, mais pas indispensable selon moi.
Pour conclure
Oui. La différence de qualité sonore entre un fichier « High-Res » et un MP3 Spotify (même dans la plus haute qualité possible) est absolument flagrante. Le gap qualitatif est saisissant et m’a permis de re-découvrir toute la musique que j’aime. Pourtant le casque SE-MS7BT est très loin d’être ce qui se fait de mieux sur le marché ! Sa nature hybride en fait un produit intéressant, pratique, et au rapport qualité/prix excellent, mais clairement pas à la hauteur d’un bijou comme le XDP-100R qui mériterait au moins un casque tel que le Pioneer SE-MHR5 (179€ sur amazon.fr )
Une fois qu’on a gouté à la High-Res, il est bien difficile de revenir à une source MP3… Mes oreilles saignent chaque jour depuis mon retour sur Spotify :)