Bioshock The Collection : chef d’œuvre remastered

D’habitude je ne suis pas fan des remastered et autres compilations HD, véritable phénomène générationnel d’une industrie saturée et en manque d’oxygène. Je ne vais pas revenir dessus, j’en parlais déjà il y’a 1 an ici. Malgré tout (une fois n’est pas coutume), j’ai été plus que ravi d’apprendre l’existence de Bioshock The Collection, compilation « foule achdé » d’une trilogie monumentale.

En vrai, je ne vais pas vraiment vous donner mon avis sur la compilation, mais vous parler un peu de mon amour pour Bioshock 1, seul épisode de la trilogie que j’ai entrepris de refaire (et que j’ai terminé bien sur) dans cette version Xbox One reliftée. Bioshock 2 était brillant dans sa façon de placer le joueur dans la peau d’un Big Daddy, et Bioshock Infinite complétait la boucle narrative avec ses 2 DLC géniaux, mais c’est bien le Un, le « vrai », l’unique, le seul qui porte tout l’ADN et la vision de son créateur Ken Levine. Et c’est plutôt difficile pour moi d’en parler en restant « neutre » tant cette œuvre m’a marqué.

Succès critique unanime lors de sa sortie sur Xbox 360 et PC il y’a bientôt 10 ans, Bioshock a laissé une marque, un souvenir, à tous ceux qui y ont joué. C’était une nouvelle IP, et elle n’avait rien de commun avec les FPS de l’époque, ni avec aucun autre titre en fait. Je me souviens très bien m’être posé la question : « Mais qu’est ce qu’il a ce jeu ? Pour plaire autant comme ça ? ». J’avoue être une grande flippette : les jeux d’horreur c’est pas pour moi… Je me suis donc un peu méfié avant de mettre la galette dans le lecteur… Et puis la magie, l’envoutement a opéré. Non : Bioshock n’est pas un jeu horrifique. C’est bien plus subtil que ça.

Il faut dire que l’introduction, qui est pour moi une des scènes les plus importantes du jeu, est terriblement intrigante de par sa mise en scène ma-gi-strale (le phare au beau milieu de l’océan, la batisphère, la présentation vidéo…). On plonge littéralement dans l’inconnu, dans un univers qui vivait et existait avant qu’on ne le découvre, et qu’on mette les pieds dans cette crise sous marine surréaliste, à la limite de l’absurde. Bioshock c’est ça. C’est la folie, la démesure humaine grotesque nourrie à l’ADAM et aux plasmides. On pourrait le voir comme le résultat d’une expérience sociale, exacerbant les vices, et donnant naissance à des schizophrènes en tenue de soirée capables d’envoyer des boules de feu. Ouais c’est glauque. Mais génial aussi, à l’image des Petites Sœurs crasseuses et flippantes donnant la main à leur protecteur Big Daddy.

Bioshock c’est aussi et surtout Rapture, ville dystopique imaginée par Andrew Ryan, LE personnage culte de Bioshock. Mégalo visionnaire, aussi fou que charismatique, qui entreprit de bâtir cette cité sous marine et y développer la vie parfaite selon lui, affranchie des entraves de l’éthique, et du contrôle gouvernemental. La direction artistique reste à ce jour une des plus remarquables que j’ai pu voir dans un jeu vidéo. Elle pourrait être enseigné dans les écoles, tant le travail effectué sur le design Art Déco des années 60, mêlée d’éléments steampunk est incroyable. Feuilleter un Artbook de Bioshock est un vrai régal.

Je pourrais aussi vous parler du fabuleux twist scénaristique, de la narration par enregistrements audio ou encore de l’ambiance sonore qui crépite et grésille comme un vieux tourne disque mais ce serait vous en dire beaucoup trop et vous gâcher la surprise. D’un point de vue technique, le jeu n’a pas beaucoup changé : 1080p, 60fps, textures un peu améliorées… C’est suffisant pour (re)découvrir ce grand classique dans les meilleures conditions !

Bioshock The Collection, c’est un peu comme lorsqu’on restaure une œuvre d’art. On ne la change pas, on ne l’altère en aucune manière pour conserver sa valeur, et ce qui fait d’elle un chef d’œuvre. On ne fait qu’effleurer sa surface avec un petit pinceau, pour enlever les imperfections, et lui redonner cet éclat du début. 

Jouez à Bioshock, je vous prie.