Critique de Star Wars Les Derniers Jedi sans spoiler.
Est-ce bien raisonnable d’écrire une critique d’un film Star Wars ? Une question que je me pose en me rendant à la projection des Derniers Jedi lundi matin, fébrile, inquiet, impatient… Fan.
Toujours ce même silence dans la salle, absolu, presque religieux, avant le coup d’envoi du thème de John Williams. L’attente est colossale, peut-être même plus que pour l’épisode précédent… Je me revois il y’a 2 ans, submergé par l’émotion, découvrant le renouveau de la plus culte des saga. Difficile d’exprimer tout ce que cette Guerre des Etoiles symbolise pour moi.
Passée l’ouverture phénoménale du film, j’entrevois le chemin que le réalisateur semble emprunter. Si J.J Abrams avait magistralement réussi le retour de la saga par un hommage vibrant et surtout juste, Rian Johnson se détache des codes, pour imposer sa vision, ses choix, ses idées géniales, ses erreurs.
Il orchestre une drôle de symphonie, épique mais entachée de contradictions. Un paradoxe inouïe, qui brouille mon jugement. Les pièges évidents, et autres révélations à tiroir que tendait l’Episode VII sont heureusement évités… Mais laissent place à quelques moments de la honte, ou au potentiel incroyablement gâché. Une montagne russe d’émotions fortes et de déceptions, qui tiraillent mon coeur de fan entre le côté clair et le côté obscur.
Véritable fuite en avant à la temporalité discutable, la structure de son récit fait très vaguement écho à l’Empire Contre Attaque, sans jamais lui arriver à la cheville. N’est pas Lawrence Kasdan qui veut. Et pourtant… Je perçois une éblouissante lumière, une force rassurante, qui émane du casting de personnages toujours aussi parfaits. Luke est là. Mon héros de toujours. Un socle solide, sur lequel se reposent l’incroyable duo Rey-Kylo remarquablement écrit et plein de nuances, ainsi que l’ensemble de l’intrigue. Il porte en lui tout l’héritage de plusieurs générations de fans, et rend possible quelques clins d’oeil vintage plein d’émotion, assurant la délicate transition vers le futur de la saga. Les larmes coulent, emportées par cette musique si familière, ces moments d’héroïsme, cette nostalgie.
Certaines réponses sont données, d’autres non, et ne le seront sans doute jamais. C’est aussi ça Star Wars. La narration par l’ellipse et l’imaginaire. Ça a toujours été ça. Et puis c’est aussi un retour à la plus pure des symboliques, désincarnée de toute figure de proue : le combat ancestral du bien contre le mal est éternel, et vivra bien au delà des Jedi, de la saga Skywalker ou de tout autre héros, héroïne ou vilain, simples parenthèses dans l’immense fresque millénaire de Star Wars.
Différent. Surprenant. Etourdissant… Décevant ? Trois mots et une interrogation qui pourraient bien résumer ce qu’est Star Wars Les Derniers Jedi pour moi. Par ses choix discutable de narration, et sa mise en scène grandiose et too-much à la fois, il tourne la page sur une partie de la saga -y compris l’Episode VII- et ouvre la voie à un renouveau complet. C’est bien là qu’est sa Force, mais aussi sa plus grande faiblesse.
Je suis totalement en phase avec cette critique. Je ne suis pas contre le changement, mais certains points me semblent vraiment incohérents avec l’univers Star Wars, notamment le traitement des personnages historiques (je m’arrete ici pour ne pas spoiler)
Moi même j’ai été très mitigé en sortant de la salle, je n’arriverai toujours pas à dire si je le trouve mieux ou moins bien que le VI. Certaines choses sont plutôt bonnes mais j’en ai trouvé d’autres vite expédié :/