Le cinéma me touche. Depuis longtemps. Je peux réellement ressentir des choses devant un film… De l’empathie pour un personnage, de la joie, pleurer à chaudes larmes, me sentir mal… C’est sans doute la raison pour laquelle j’aime tant le 7e art. Le jeu vidéo provoque également chez moi des émotions, de la passion, mais d’une façon différente, plus proche de la fascination. Detroit : Become Human m’a touché et fasciné en même temps.
C’est l’histoire de 3 destins mêlés (et pourtant si différents), des androïdes Kara, Connor et Marcus au coeur de la ville de Detroit, fleuron de la technologie Cyberlife et des humanoïdes ultra perfectionnés. L’histoire de Robots qui deviennent plus humains que leurs créateurs et maitres. Si ce n’est pas déjà fait, vous devez jouer à Detroit : Become Human. Voici pourquoi…
La mise en scène ultime…
Sans même rentrer dans les détails du scénario, c’est la première chose qui me vient à l’esprit, après avoir terminé le jeu. Quelle mise en scène ! De mémoire de joueur, je ne crois pas avoir vu un tel niveau cinématographique dans un jeu vidéo…
Les changements de plans, le montage, la position de la caméra et l’utilisation de codes propres au cinéma sont absolument bluffant, et rendent l’expérience « Film Interactif » ultra convaincante.
… au service de l’écriture et des personnages…
Oui, j’ai écrit « Film Interactif ». C’est bien ce qu’est Detroit : Become Human avant tout. Ne cherchez pas un quelconque génie ou intérêt dans le gameplay, vous ne le trouverez pas. Appuyer sur les touches n’est qu’un prétexte, au but le plus élémentaire possible : matérialiser l’action minimaliste du joueur dans l’univers du jeu. 5000 pages de script ont été nécessaires pour dérouler l’histoire et les personnages. Le jeu est construit sur le principe d’implication émotive forte du joueur, entrainant un stress et des choix décisifs pouvant lourdement influencer l’histoire des 3 héros Kara, Connor et Marcus.
Et ça marche ! Selon notre personnalité, notre caractère et l’attachement que l’on a vis à vis des personnages, le déroulement du récit, réparti sur une trentaine de mini-chapitres sera unique, avec bien sur un dénouement final directement impacté par nos choix. Un système d’arborescence est d’ailleurs présent, afin de visualiser les différents embranchements scénaristiques, et éventuellement rejouer les scènes !
Chaque protagoniste est lié, de près ou de loin, au phénomène « Déviant ». Une sorte de bug, qui donne le libre-arbitre aux Androides atteints, les dotant par la même occasion d’une forme de conscience très similaire à celle des humains, et de laquelle naissent des émotions, de la peur, de l’amour…
… qui transcendent un propos bouleversant sur l’humanité.
Car c’est bien de ça dont il s’agit. Sous les quelques errements et clichés scénaristiques de Detroit, se cache une vraie réflexion habile et profonde sur l’humanité. Qu’est ce qui fait de nous des êtres humains ? Notre discernement ? Notre liberté de choix ? Nos émotions ? Finalement sommes nous vraiment libres ou bien encore plus formatés que ces Androides ? La conscience qu’ils acquiert par la déviance ne les rend-elle pas « vivants » aussi que nous ?
Des questions auxquelles on est directement confronté tout au long de l’aventure, au travers des 3 histoires. Une façon on ne peut plus intelligente de comprendre un apartheid, une violence, une ségrégation (robotique ou non), en nous plaçant directement dans la peau -synthétique- des concernés, et en menant leur combat.
Maitre-étalon du motion capture
Pour parfaire l’émotion et la beauté de la mise en scène, Quantic Dream a réalisé un travail exemplaire sur le motion capture des acteurs ! Un casting grandiose, et parfaitement numérisé qui renforce encore davantage l’immersion du joueur… Bluffant !
Detroit : Become Human – une bande son exceptionnelle
L’ingrédient final indispensable pour aller au bout de la formule cinématographique imaginée par David Cage ! Et ce ne sont pas moins de trois compositeurs -un pour chaque personnage- qui se sont chargés d’imaginer les superbes morceaux du jeu. Kara, Connor et Marcus ont ainsi leurs propres thèmes, leur propre univers et empreinte musicale. Et le plus fort, c’est que la musique peut changer dynamiquement selon les choix et le niveau de stress distillé dans le jeu.
Test réalisé à partir d’un press kit fourni par PlayStation France