Test de Avowed réalisé à partir d’un code review fourni par Xbox France.
Ça y’est, 4 ans après son annonce, Avowed est enfin là. 4 ans d’attente, c’est long. Je me souviens du tout premier trailer en 2020, avant même la sortie des Xbox Series X|S. Une courte séquence qui laissait pressentir un RPG Fantasy sur les traces d’un Skyrim. De quoi être excité. Il faut dire qu’Obsidian dont on ne présente plus le pedigree, connait 2-3 choses en la matière. C’est avec un enthousiasme palpable, suite à ma preview de novembre dernier, que je me suis lancé à la découverte des Terres Vivantes, il y’a 2 semaines déjà, bien en amont de la sortie du jeu prévue le 18 février sur Xbox/PC/Game Pass, pour vous proposer mon avis sur Avowed, en 4 points !
Intrigue et narration aux petits oignons
L’Empire Aedyr étend son influence et son contrôle sur Eora. En tant qu’émissaire impérial, me voila embarqué sur un navire faisant route vers l’ile des Terres Vivantes, afin de pacifier la zone, maintenir les liens diplomatiques avec les populations et enquêter sur un étrange phénomène qui touche toute forme de vie insulaire : le Malrêve. Petite particularité : je suis un Être Divin, un humain qui a reçu la bénédiction d’un des 11 Dieux d’Eora, et qui fait de moi quelqu’un de craint, moqué, incompris… Et puissant aussi, l’Empereur l’a bien compris en me nommant Envoyé.
Les boulets de canon sifflent, le navire s’échoue. Me voila sur les côtes de l’ile, du côté de Paradis, sorte de ville insulaire et base de l’Empire sur les Terres Vivantes. Je ne suis clairement pas le bienvenu…
Avowed est un petit bijou d’écriture. L’intrigue se déroule dans le monde très riche de Pillars of Eternity, mais pas d’inquiétude pour les néophytes : il n’y a pas besoin d’avoir joué à la série PoE pour se lancer dans cette aventure sacrément prenante. Le lore est toujours raconté d’une manière ou d’une autre, à travers les dialogues, les quêtes secondaires, les objets, et autres (très très) nombreux documents dont la lecture tout à fait optionnelle donnera du corps à la compréhension globale. Obsidian nous amène les clés de son univers en nous facilitant son accès et en nous racontant des histoires. Si les conflits politiques, et luttes de pouvoir parsèment notre chemin, c’est surtout la dimension spirituelle et fantastique qui prend le dessus : une entité mystérieuse nous parle sans cesse dans notre tête, dans notre sommeil, et nous pose des questions tout au long de l’aventure… Elle juge nos faits, questionnent nos décisions, nos relations : c’est une conscience déique qui fait partie intégrante de l’histoire.
Les enjeux narratifs sont maitrisé de A à Z par Obsidian, qui fait monter crescendo le récit, en introduisant les antagonistes au fur et à mesure, et en impliquant de plus en plus le joueur dans le choix de sa propre destinée d’Emissaire Impérial (j’y reviens plus loin). C’est un point fort du jeu, et une des signatures du studio : ils savent raconter des histoires, et les faire vivre.
Avowed et son système à la carte
L’autre point majeur, et franchement génial du jeu, est son système de personnage/combat. Oubliez l’assignement à une classe, Avowed propose un système hybride dans lequel le joueur est libre de créer son build de A à Z. Il est possible de mixer les compétences de 3 grands arbres archétypaux : Guerrier, Rôdeur et Mage afin de créer le combattant idéal selon nos propres préférences et les armes que l’on souhaite utiliser. Car cette customisation va également de paire avec notre arsenal. Obsidian laisse une immense liberté dans le choix des armes, en rendant viable et possible toutes les combinaisons : double pistolet ? épée à demain ? fusil lourd ? double épée, grimoire de sorts, double grimoire de sorts, grimoire + pistolet etc etc… Tout fonctionne. Il est par ailleurs possible d’équiper simultanément 2 « loadouts » ou arsenals, avec lesquels on peut switcher à volonté durant les combats.
J’ai passé la plupart de l’aventure avec un grimoire de sorts de défense dans la main gauche et un pistolet enchanté électriquement dans la main droite, couplé à mon 2e arsenal qui était une arme à 2 main épée ou hache selon les loot du moment. Le système est suffisamment accessible et simplifié pour les joueurs ne souhaitant pas se prendre la tête, mais également complet et interessant pour les autres. Un équilibre que je trouve parfait.
Quant aux combats, la dynamique est excellente : les ennemis réagissent vite, sont intelligents et certains affrontements peuvent se corser rapidement, surtout au début. Heureusement 2 compagnons sont à nos côtés en permanence (il y’en a 4 en tout) pour nous aider dans l’aventure. Un bémol sur leur intelligence en combat, parfois un peu lente : il faudra souvent utiliser leurs compétences manuellement pour leur indiquer quoi faire. Un autre bémol également sur le manque de variété du bestiaire. On affronte souvent les mêmes types d’ennemis, et on finit par connaitre leur éventail de coups. Enfin, le nombre de loot uniques (armes et armures) est impressionnant et permet une grande variété de combinaisons… mais en même temps j’ai trouvé la quantité presque trop importante : on loot si souvent des objets uniques que cela en devient presque banal.
Biomes et environnement somptueux
J’ai été surpris de découvrir à quel point Avowed est visuellement somptueux. Le jeu tourne sous Unreal Engine 5.3 et propose 3 modes graphiques sur Xbox Series X : « Performance » 60 fps sans Ray-Tracing, « Qualité » 30 fps avec Ray-Tracing, et enfin un mode « Equilibré » réservé aux possesseurs d’écran 120Hz, qui n’est autre qu’un mode Qualité à 40 fps. Le jeu prend également en charge le VRR pour faire sauter les limites de framerate ci-dessus.
J’ai joué en mode Equilibré intégralement, et me suis régalé. C’est vraiment le juste milieu parfait entre fluidité et qualité visuelle. Les éclairages sont à tomber, sublimés par les cycles jour/nuit dynamique, et la diversité des environnements dans les différents biomes colorés est magnifique. Les Terres Vivantes sont on ne peut plus vivantes ! Et même si certains PNJ sans importance paraissent moins bien travaillés (c’est un peu toujours le cas dans tous les jeux…) Obsidian propose une qualité visuelle et une optimisation à la hauteur de son ambition. Bien plus que Outer Worlds. Et même si la boucle d’exploration peut s’avérer redondante au fil des différentes zones ouvertes (de taille modeste), l’impression d’évoluer dans un monde vivant fantastique est grisante. La densité des zones est folle. Les points d’intérêt sont partout, cachés, intégrés au décors. Il m’est arrivé plusieurs fois de passer devant une grotte, une entrée, un temple sans le remarquer. C’est ce type de level design qui me plait.
Les choix au coeur du jeu
Obsidian étant Obsidian, le concept de choix est omniprésent dans Avowed. le jeu confronte le joueur en permanence à des décisions et orientations, Qu’elles soient futiles durant une quête secondaire, ou qu’elles aient le pouvoir de changer l’issue du jeu. Il faudra en tant qu’Emissaire et Etre Divin, prendre position et adopter une posture plutôt pour l’Empire, pour les Terres Vivantes, pour les ennemis, pour soi même, pour ses compagnons etc… Et comme on dit : choisir c’est renoncer. Les implications qui en découleront façonneront l’aventure d’une certaine manière, et auront un impact direct sur l’issue du jeu.
Ce qui encouragera évidemment le joueur a relancé une nouvelle partie, potentiellement totalement différente. Comptez d’ailleurs environ 50 heures pour terminer l’aventure en faisant un peu de contenu annexe… Et facilement 20 à 30 de plus pour tout finir !