Test du jeu Hellblade 2 sur Xbox Series X réalisé avec un code fourni par Xbox France
Il aura fallu attendre plus de 4 ans, pour enfin découvrir le résultat du travail passionné et minutieux du studio Ninja Theory. Hellblade 2 est enfin là, disponible sur Xbox Series X|S, PC et dans le Game Pass. J’ai la chance d’avoir eu accès au jeu en avance pour vous proposer un test le jour de la sortie, et vous donner mon ressenti sur le nouveau périple tourmenté de la guerrière Senua, après sa confrontation avec les dieux du premier opus.
Hellblade 2, le plus beau jeu jamais créé
Je commence mon test par ce point, car c’est non seulement une des choses qui m’a le plus frappé, mais aussi parce que la réalisation est importante pour la suite de l’article.
C’est simple, Hellblade 2 est le jeu le plus impressionnant visuellement, et le plus beau que j’ai vu à date. Vraiment. Il n’y a pas 36 façons de le dire : il éteint absolument tout ce qui s’est fait jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement les captures (toute faites par mes soins, in-game) ne lui rendent pas suffisamment hommage. On savait que l’Unreal Engine 5 était un moteur extrêmement puissant… Mais là on touche du doigt autre chose. Une expérience visuelle troublante, qui brouille les frontières entre le virtuel et la réalité et qui tutoie le photo-réalisme comme aucun autre jeu ne l’a fait auparavant.
Et je ne parle pas de CGI, mais bien de rendu temps réel. C’est là qu’est toute la prouesse et le savoir faire de Ninja Theory qui nous envoie un uppercut technique en pleine mâchoire. Car oui, tout ce qui se passe dans le jeu est bien calculé « real-time », qu’on ait le contrôle sur Senua ou non. Sans aucune transition, la caméra passe d’un moment scénarisé à une séquence contrôlée, avec le même niveau de qualité, de fidélité, de détails… C’est littéralement bluffant, il faut le voir, le vivre pour comprendre.
Le studio démontre (à nouveau) son immense talent technique et artistique, avec une performance et une retranscription de Motion Capture hallucinante dans les animations des visages et des corps, doublé d’une réalisation des environnements à couper le souffle… Les textures, les lumières, les effets volumétriques… tout est d’un réalisme inouï. On a l’impression d’évoluer dans un film tourné en Islande.
Je ne peux pas refermer cette partie sans parler de l’audio. Hellblade 2 a été enregistré en binaural afin de maximiser les effets des sons, bruits, voix dans l’oreille du joueur avec un casque. Le résultat est dingue. Pour avoir essayé le jeu en Dolby Atmos sur mon système d’enceintes Sonos, et sur mon casque, il est clair que c’est sur ce dernier que les sensations auditives sont les plus poussées, les plus intenses… A tel point qu’il m’a fallu faire des pauses de temps à autres.
Toute cette approche technique visuelle et auditive à la pointe, a un but, une raison d’être, qui fait toute la sève du jeu et le rend unique : l’immersion.
Immersion narrative ultime
Qu’on se le dise : Hellblade 2 n’est pas un jeu « à gameplay » ou « à systèmes ». Il reprend et sublime les mêmes grands principes que son prédécesseur, et nous replonge dans la peau et la tête de Senua, une guerrière de l’ère des mythes Viking en proie à une psychose profonde. Dans ce 2e opus, elle se retrouve sur les Terres du Nord, celles qui abritent les bourreaux de son village, et sera confronté entre autres aux géants de la mythologie nordique. Dès l’introduction, on est immédiatement enveloppé par une ambiance anxiogène. On avance sans repère, on ne sait pas trop où on va. On est étourdit par les murmures, les fameuses furies, présentes dans la tête de Senua, qui nous parlent un coup à l’oreille gauche, un coup à l’oreille droite. Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on cherche ? On est désorienté… C’est un prologue lent, stressant… Et ce n’est que le début.
Ninja Theory remet au centre du récit la souffrance que génère la maladie mentale de l’héroïne, au travers de terreurs, de questionnements, et d’illusions. Et c’est là que la réalisation à couper le souffle du jeu prend tout son intérêt et amplifie de manière spectaculaire l’horreur psychologique. On est face aux peurs, au remords, aux traumatismes enfouis de Senua. Le réel se mélange au cauchemar, peignant une fresque brutale et souvent terrifiante, comme cette longue et éprouvante plongée dans l’obscurité d’une grotte à la recherche de réponses. Je n’en dis pas plus.
Toujours dans une volonté d’immersion totale, il n’y a aucune interface, aucun HUD. On avance un peu à l’aveugle, guidé par des sensations visuelles et sonores… Une lumière, une torche allumée, des voix omniprésentes et obsédantes dans notre tête qui nous disent que le chemin est trop sombre, ou que les compagnons que l’on a rencontré sont faibles, et qu’ils vont nous trahir. Car oui, Senua n’est plus seule et rencontrera d’autres personnages au cour de l’aventure. Les phases d’exploration sont linéaires et guidées, décorées de quelques secrets à dénicher au fil des régions que l’on traverse, et d’énigmes accessoires assez simples à résoudre. L’accent est avant tout mis sur la narration exceptionnelle, et la transmission de ce que ressent Senua, au joueur.
Des combats brutaux, bestiaux
Malgré un système simple voire simpliste, les combats de Hellblade 2 sont des moments clés particulièrement intenses. Senua peut enchainer des attaques faibles mais rapides ou fortes mais lentes, à mixer selon le type d’ennemis contre lequel on se retrouve. A cela s’ajoutent un principe de parades et d’esquives à exécuter au bon moment, ainsi que le fameux miroir qui permet de déclencher un combo surpuissant.
La simplicité du gameplay cache en réalité une approche instinctive, pure. Là encore, aucune aide, aucun HUD, on est seul avec Senua et sa lame, face au mal. Les combats marquent par leur violence, leur brutalité et leur mise en scène. Les séquences sont très bien filmées et réalisée. La furie de Senua se ressent à chaque cri qui accompagne ses coups. Certains reprocheront à juste titre un manque de profondeur au système. J’y vois plutôt une volonté du studio d’épurer au maximum les affrontements, pour n’y laisser au final que l’essentiel, rugueux.
Durée de vie et re-jouabilité
Hellblade 2 n’est pas long. J’ai terminé ma première partie en à peu près 7 heures de jeu, en mode de difficulté « Dynamique » (par défaut) et sans me presser. J’ai pris le temps de contempler les environnements et de fouiller un peu pour trouver les secrets :) Une fois le jeu terminé, un chapitrage apparait permettant d’aller récupérer ce qu’on a manqué.
Il nous est également proposé de relancer complètement l’histoire, mais en changant de narrateur. En effet, tout a long de l’aventure une narratrice commente et raconte le récit. C’est le point de vue d’une des voix présentes dans la tête de Senua. En relançant le jeu dans le nouveau mode, on change de narrateur et on obtient alors un tout autre point de vue sur les événements, ce qui donne une excellente re-jouabilité au titre de Ninja Studio. Enfin, un dernier mode est déblocable après avoir découvert tous les totems du jeu.
Faut-il avoir joué au premier épisode avant de lancer Hellblade 2 ?
La réponse courte est non. Hellblade 2 est bien la suite directe du premier opus, et un résumé nous est fait lorsqu’on lance le jeu. Et même s’il est clair qu’avoir suivi la première aventure de Senua dans sa quête pour ramener à la vie son compagnon Dillon permet d’avoir toute les références (et un attachement particulier à l’héroïne), on peut tout à fait aborder ce deuxième épisode sans avoir fait le précédent. L’histoire est nouvelle, et sans connexion directe au niveau du déroulement du récit.
