Test de South of Midnight sur Xbox Series X réalisé à partir d’un code review fourni par Microsoft France.
Quelques notes de guitare blues, une pluie incessante et des éclairs qui cisaillent le ciel noir… Nous voici plongés dans une nuit de tempête dans le bayou… Hazel et sa mère s’apprêtent à évacuer la zone, quand soudain, la petite maison sur pilotis, typique de la Lousiane, est emportée par le courant de la rivière qui déborde. Hazel regarde impuissante sa mère et son foyer s’éloigner. Une introduction qui m’a tout de suite plongé dans l’ambiance mystérieuse et délicieuse de South of Midnight. Je suis allé au bout de l’aventure et vous livre mon avis en 3 points :)
Ambiance et direction artistiques magistrales
Compulsion Games frappe fort, très fort. Le travail réalisé sur la Direction Artistique au sens le plus large possible est absolument bluffant, et mérite largement d’être salué en tête de ce test. South of Midnight captive instantanément par à son univers visuel profondément ancré dans l’imaginaire mystique du folklore sud-américain. Le studio signe ici une œuvre visuelle ultra marquante et évocatrice, offrant une atmosphère à la croisée du rêve et du cauchemar où se mêlent subtilement poésie, nostalgie et envoûtement.
J’ai sauté à pieds joints dans ce conte fantastique peignant en toile de fond les décors enchanteurs et parfois inquiétants du sud des Etats-Unis. Marécages, alligators et vieilles bâtisses coloniales sont au rendez-vous… Le choix d’une esthétique en stop-motion durant les cut-scene, donne un grain et une dimension presque artisanale, tout à fait unique, aux personnages. La richesse artistique du jeu se révèle aussi dans les détails : animaux furtifs surgissant discrètement, végétation luxuriante frémissant au passage du joueur, tout participe à cette immersion vraiment réussie.
Cet univers onirique est d’autant plus puissant qu’il repose sur un concept original : celui d’une trame invisible, la « Grande Tapisserie », symbolisant différentes notions, comme l’univers, la vie, les liens entre les êtres vivants, qui peuvent mener à des blessures et des regrets, matérialisés par des « noeuds » où ces fils s’entrecroisent. Hazel va devoir les réparer, les démêler pour soigner ces cicatrices et retrouver sa mère. C’est le coeur même du jeu.
La technique doit également être saluée : sur Xbox Series X le jeu tourne comme une horloge suisse, dans une fluidité visuelle exemplaire, soutenue par des effets de lumières et un soin des textures irréprochable. Du grand art.
South of Midnight : la musique au coeur de l’immersion
Impossible de parler de South of Midnight sans évoquer les incroyables compositions d’Olivier Derivière. Car au delà de l’esthétique saisissante du titre de Compulsion Games, se cache une identité musicale et sonore magnifiquement intégrée à l’univers du jeu. La bande-son s’impose presque comme un personnage à part entière, vibrant avec authenticité au rythme du folklore du Sud américain, et servant directement la Fable qui nous est racontée.
Par un mélange subtil de blues, de gospel et de jazz teinté de sonorités surnaturelles, Derivière orchestre habilement une musique vivante, où de petits fragments de mélodies se retrouvent progressivement en chansons puissantes, interprétées par une multitude d’artistes. Chaque personnage emblématique bénéficie ainsi d’un thème distinctif, qui marque fortement certains moments-clés de l’aventure. Une expérience musicale et sonore sensationnelle, qui renforce constamment l’immersion du joueur.
Les mécaniques simplistes du bayou
Vous l’aurez compris, South of Midnight tire son épingle du jeu par son ambiance incroyable. Mais quand est-il de son gameplay et de ses systèmes de jeu ? C’est là que le bas blesse. L’expérience de gameplay proposée par le Compulsion Games est extrêmement simpliste, et s’articule autour de 2 piliers qui soutiennent une boucle de gameplay particulièrement répétitive : des phases d’exploration/plateforme alternées avec des phases de combats en arènes fermées. Et ni l’une ni l’autre ne brille particulièrement. Comprenez moi bien : ce n’est pas mauvais en soi, simplement daté, et sans profondeur ou mécanique attrayante.
Les phases de plateforme se résument à quelques double sauts, et utilisation de pouvoir pour débusquer des secrets ou des passages dans les environnements, alors que les combats consistent à affronter une série d’ennemis à l’aide de nos compétences de tisseuse, améliorables dans un arbre de talent. Pouvoir de projection, saut dévastateur, entoilage des ennemis, les skills de Hazel sont plutôt sympas et dynamiques une fois bien améliorés, mais ne suffisent pas à rendre l’action vraiment engageante.Ce sont finalement les quelques combats de Boss qui relèvent l’intérêt des affrontements, au travers de scènes vraiment sympas et dont l’intensité est largement soutenue par la bande son (encore elle !).
Le level design plutôt banal et linéaire des différents chapitres, ne sert qu’à marquer le récit plutôt bien rythmé, par une chouette mise en scène narrative. Néanmoins celle-ci se heurte aux limites imposées et parfois un peu claustro des niveaux. On aimerait se perdre davantage dans ce conte fantastique du sud, un peu comme Alice dans le terrier du lapin blanc, mais on est vite rappelé à l’ordre par la structure un peu rigide du jeu. Est-ce que ces mécaniques globalement simples et datées m’ont gêné ? Pas vraiment. Je n’attendais pas spécialement le jeu sur le volet gameplay, mais plutôt sur l’univers, l’ambiance… J’ai pris du plaisir au fil des combats et des environnements que j’ai parcouru, grâce à l’enrobage du jeu qui m’a énormément plus. MAIS j’ai conscience que pour d’autres personnes, cela pourrait être plus gênant… Conclusion.
